Novembre nous a encore une fois réservé de belles surprises dans la presse, et sur Twitter ! Amour de son prochain, argumentaires lucides, informations essentielles sont au programme de cette revue de presse et de tweets !
CNews et le pubis d’une navigatrice

On commence avec CNews, qui a relayé via Twitter un article à haute valeur ajoutée le 15 novembre. Le titre du forfait : « Vendée Globe 2020 : Clarisse Crémer s’est brûlé le pubis avec son thé« . Si l’information peut paraître amusante, elle stimule vaguement l’instinct de voyeur de l’audience par le biais assez inintéressant.
Cette publication pourrait être anodine : elle incarne pourtant à mes yeux l’une des raisons de la défiance du public à l’endroit des médias. Ces derniers ont trop tendance à privilégier des contenus faisant le « buzz » et qui en appellent aux instincts primaires (le minou d’une femme) de leur audience.
Ici, aucune valeur ajoutée : la brûlure en question n’a aucune incidence, dixit la navigatrice. À la décharge de CNews, c’est Clarisse Crémer elle-même qui a publié une vidéo où elle explique sa mésaventure.
Mais la même question revient, inlassablement : la multiplication des moyens de diffusion rend-elle tout propos intéressant ?
Le pseudo-féminisme et ses arguties stériles
Novembre a aussi été l’occasion de lire un florilège d’articles consacrés à des thèses néo-féministes extrêmement argumentées et logiques. Attention : nous parlons ici d’une vache sacrée du « progressisme ». À vous de juger si ce genre de combats améliore réellement la condition féminine !
Pour le NouvelObs, le mot « humanité » est une nouvelle violence faite aux femmes
C’est un travail de forçat que Fabrice Pliskin a commis le 13 novembre pour le NouvelObs ! Dans son article intitulé « Pourquoi le mot « humanité » dénie toute humanité aux femmes« , l’auteur n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, « le mot humanité conspire contre la féminité et […] il dénie toute humanité aux femmes. » De là à envoyer les académiciens au tribunal pour incitation à la haine et au génocide, il n’y a qu’un pas. Le combat était urgent : on pouvait compter sur le NouvelObs pour en être le héraut !

Dans une analyse étymologique extrêmement poussée, l’auteur découvre que le mot « humanité » a pour racine le mot latin « homo« , qui désigne selon lui « l’homme, tout l’homme et rien que l’homme« . Cette violence verbale ferait pâlir Éric Zemmour lui-même !
Centré sur l’origine du mot « humanité« , Fabrice Pliskin feint d’en ignorer l’une des acceptions largement répandues, qu’il rappelle pourtant au début de son article en détaillant les sens du mot du mot « homme » : « l’homme au sens générique, universel.«
Ici, les mots savants et une recherche étymologique et sémantique intéressante sont détournés au service d’une cause déjà trouvée. Comme tout bon idéologue, l’auteur fait coïncider les faits avec sa thèse, déjà écrite. Il masque la pauvreté des idées par l’abus de jargon. Avec une brillante conclusion : il faut « déboulonner le mot humanité et le bannir à jamais« .
On attend donc en guise de chute sa géniale trouvaille lexicale pour suppléer cette insoutenable violence : en vain !
Le Monde et les contradictions du féminisme
Jamais en retard d’une croisade essentielle à l’égalité de tous contre tous, Le Monde publiait le 9 novembre un article dans sa rubrique « Sciences » (ça ne s’invente pas). Le titre : « Il y a 9 000 ans, des femmes chassaient dans toute l’Amérique« .

Le pitch : des chercheurs ont trouvé au Pérou un squelette féminin accompagné d’armes de jet. Mus par une quête assoiffée de vérité, les auteurs d’une étude relayée dans l’article se sont rendu compte que certains chasseurs étaient des femmes. Découverte incroyable : hommes et femmes peuvent exercer les mêmes activités ! Qui, à part un odieux phallocrate patriarcal cisgenre, aurait pu en douter ?
On notera au passage que les « progressistes », si soucieux des genres, n’hésitent pas à les attribuer arbitrairement lorsque cela sert leurs intérêts : qui vous dit qu’elles se sentaient femmes ? Il ne faut pas confondre expression de genre et identité de genre ! On pourrait aussi discuter de la façon dont la notion d’échantillon représentatif est foulée aux pieds.
Mais le plus intéressant ici, c’est l’absence totale de logique des discours autoproclamés « féministes ». En 2017, LObs relayait complaisamment une vidéo de Nora Bouazzouni, auteur notamment de « Faiminisme ». Celle-ci y détaillait une thèse dont la légèreté des fondements scientifiques était inversement proportionnelle à sa reprise dans les médias éclairés : « Les femmes sont plus petites car elles ont été privées de viande depuis la nuit des temps« . Bon sang, mais c’est bien sûr !
Donc, elles savaient chasser, mais se faisaient tout voler par les vilains hommes ! Finalement, tout cela accrédite l’idée que les femmes sont des petites choses fragiles, un peu idiotes, et toujours victimes. Fortes et libérées, mais toujours victimes de tout depuis la nuit des temps : bienvenue dans le monde du vrai féminisme, où l’on n’est plus à une incohérence près !
Bonus : les femmes, ces michetonneuses
En bonus, un tweet hallucinant produit par une militante féministe :

Donc, une militante féministe explique sans complexes que :
– Le sexe féminin contient une proportion notable de michetonneuses, qui ont besoin des hommes pour subsister.
– Plutôt que de dépendre d’un homme pour vivre, les femmes devraient dépendre de centaines d’hommes inconnus via les impôts. Une évolution notable !
– Le revenu universel, ou salaire à vie, est un moyen de s’émanciper de l’homme. C’est ignorer un peu vite la dépendance accrue à l’État, qui pourrait devenir coercitif sans complexes, puisque vous dépendriez totalement de lui pour vivre.
Pour rire, on s’abonne au compte Twitter ; pour la logique, l’analyse économique, et la vision respectueuse de la femme : on repassera.
Le racisme toujours aussi décomplexé : vous le financez
Le racisme continue à s’afficher de manière totalement décomplexée en novembre ! Ikea, médias publics français : en même temps, c’est vous qui le financez allègrement… Pourquoi se priver ?
« France Culture » et le respect des lois françaises

La bien mal-nommée radio France Culture se lance avec succès dans le racisme décomplexé. Les contribuables français, eux, paient pour ça : c’est la fameuse « exception culturelle française » (cherchez le mot en trop).
Les faits : la radio de qualité lance une série sur les Républicains américains, sobrement intitulée « Free stupid white male« , soit « Stupide mâle blanc libre », en français.
Vous pouvez constater l’esprit frondeur et indépendant du média subventionné : alors que sa patronne Delphine Ernotte a récemment exigé encore plus de diversité dans les médias publics français (entendre : diversité de couleurs, pas d’opinions ni de classe sociale), France Culture parle pourtant encore des Blancs. Couillu !
On admirera au passage le viol total de la Charte de Munich, de l’article 1 de la Constitution française de 1958, ainsi que d’un bon nombre de lois hexagonales : mais c’est pour la bonne cause, pensez donc.
Il semblerait donc légitime et bien accepté de faire des séries de reportages intitulés « Violent idiot black males ». C’est noté !
Haro au racisme d’Ikea !
Nous concluons cette revue de presse avec une terrible nouvelle rappelant que lézeureléplusombres ne sont jamais loin.
Les faits : Ikea a retardé la sortie de son catalogue annuel (tout de même tiré à 200 millions d’exemplaires) en raison d’une photo jugée raciste. Ku-Klux-Klan ? Esclavagisme ? Ségrégation ? Pire ! La photo en question présente un jeune homme qui s’avère être Noir, s’apprêtant à monter une table basse Billy. Au dos de son T-shirt blanc (alerte Rokhaya Diallo !), l’inscription « 45 678 ». Et alors ?
Et alors, pour un employé du géant suédois, associer à un Noir à des numéros « pourrait rappeler les matricules visibles sur les uniformes des détenu·e·s américain·e·s, alimentant un stéréotype négatif sur la jeunesse noire« . Pour cette personne, un Noir présent sur la même image que des chiffres fait penser à un détenu : pour cette personne, un Noir est un détenu en puissance.
Bel exemple d’inversion accusatoire : vous faites un rapprochement extrêmement douteux, et vous en accusez les autres. Cela vous donne bonne conscience et vous confère la sensation d’être un humain éclairé. L’expiation low cost ! Associer un Noir à un détenu sans raison, ne voir que la couleur de peau : n’est-ce pourtant pas cela, le racisme ?
Le fin mot de l’histoire : Ikea s’est bien sûr servilement excusé, a juré ne vivre que pour la diversité, et a retiré la photo en question.
Bienvenue en Absurdie !