Pourquoi il faut toujours écrire systématiquement ce mot avec des guillemets
Dans l’une de ses acceptions, le progrès désigne l’évolution régulière de l’humanité, de la civilisation vers un but idéal. La doctrine qui en découle -le « progressisme »- est aujourd’hui profondément dévoyée. Les activistes qui s’en réclament nous vendent un retour en arrière dangereux, maquillé en avancées sociales prétendument bénéfiques. S’ils gagnent, les conséquences seront terribles.
16 mai 1983 : Michael Jackson effectue pour la première fois sur scène son pas de danse emblématique, le « moonwalk« . L’illusion est grandiose, l’originalité totale : glissant fluidement sur le sol, l’artiste recule en semblant avancer. Le public, stupéfait et impressionné, siffle et applaudit la prestation et le talent de « MJ ».
Quelques décennies plus tard, un autre mouvement -politique et social, celui-là- utilise la recette du moonwalk : le « progressisme ». Ses « artistes » aussi -les « progressistes »- feignent d’avancer, mais reculent sans cesse. La différence avec le roi de la pop, c’est qu’ils n’ont ni talent ni originalité : pour étendre leur domination, ils mobilisent des principes archaïques dont l’humanité a perçu à de nombreuses reprises l’extrême dangerosité dans son histoire. Si prompt à évoquer « les heures les plus sombres » et à pratiquer le reductio ad hitlerum, le « progressisme » est la terrifiante incarnation d’un authentique fascisme moderne.
La discrimination permanente selon la couleur de peau…
Un de ses aspects les plus inquiétants est la remise en cause permanente de l’individualisme (tel que le conçoit la pensée philosophique des Lumières) au profit du groupe social. Pour le dire autrement, les « progressistes » découpent le monde en catégories dans lesquelles ils essayent de faire rentrer tout le monde, leurs alliés comme leurs ennemis. Exit l’existentialisme, le libre arbitre, la responsabilité individuelle : chacun est classé en ami ou ennemi selon sa couleur de peau, son sexe, ou ses préférences sexuelles. En quoi est-ce un progrès ?
Google créant une icône pour indiquer les commerces tenus par des Noirs, bientôt rejoint par d’autres marques (on en avait parlé ici avec ironie) ; la maire de Chicago refusant de parler aux journalistes Blancs ; l’actrice Aïssa Maïga comptant les Noirs aux Césars ; le Canada autorisant le licenciement pour absence d’origine autochtone ; un opéra de Londres ne renouvelant pas leur contrat de travail à des Blancs ; etc. Les exemples, extrêmement inquiétants, sont légion.
La distinction selon la couleur de peau ? C’est la définition exacte du racisme. Cette idée dangereuse a déjà été mise en pratique à de nombreuses reprises par le passé : apartheid en Afrique du Sud, ségrégation aux États-Unis, nazisme, etc. La hiérarchisation des races, théorisée par certains penseurs comme Gobineau et Chamberlain, a permis à certains de justifier pêle-mêle la colonisation, l’esclavagisme, la conquête américaine, la Shoah, etc. En quoi est-ce un progrès ?
… les préférences sexuelles…

Parmi les « progressistes » figurent aussi des lobbys qui réduisent leurs membres à leurs préférences et orientation sexuelles au nom du progrès social et de l’évolution des mœurs. Ayant découpé la sexualité en 52 genres et orientations, ils affectent un drapeau à la plupart d’entre eux. Du déjà vu : les nazis marquaient déjà les homosexuels à l’aide des triangles roses et noirs ; en 1179, le 3e concile de Latran renforce la condamnation de l’homosexualité chez les clercs, vue comme une hérésie ; de nos jours, les homosexuels risquent la peine de mort dans plusieurs pays du monde (voir la carte ILGA ici).
Que l’on soit fier de ne se définir que par sa sexualité ou qu’on le subisse, le résultat est violent et décadent : comment peut-on être réduit à cela ? Pourquoi allumer les braises d’un combat entre personnes ayant des sexualités différentes, si ce n’est pour se sentir dans le camp du Bien et satisfaire son besoin d’appartenance et sa vertu ? En quoi est-ce un progrès ?
… ou le sexe
« La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente » : cette citation de François Giroud était drôle, jusqu’à ce qu’elle soit mise en pratique par les « progressistes ». Car ceux-ci utilisent aussi votre sexe biologique pour vous assigner à résidence. Dans des sociétés authentiquement patriarcales, régies par des lois primitives, la femme est une éternelle mineure (relire le Coran ou l’Ancien Testament sur ce sujet par exemple).
Aujourd’hui, le « progressisme » discrimine toujours en fonction du sexe, remettant au goût du jour un archaïsme délétère en l’inversant. Le progrès supposé est censé résider dans l’inversion des standards : les femmes sont favorisées au détriment des hommes. Les discours pseudo-féministes stigmatisant les hommes ont pignon sur rue : Pauline Harmange publiant un livre sur la misandrie, cette « fête » ; l’Assemblée nationale entérinant des quotas de femmes dans les directions d’entreprise ; une élue parisienne qualifiant tous les hommes de violeur, tueur, ou agresseur (au choix) ; etc. L’égalité enterrée, la méritocratie abandonnée : en quoi est-ce un progrès ?
Des méthodes dictatoriales éculées
La grande régression consiste à faire passer des avancées sociales bien réelles pour les fruits d’une société sclérosée par mille défauts, et à vouloir réellement revenir en arrière. Les concepts sont tordus à l’extrême pour ériger un système moral et social dangereux, aux fondations bien fragiles, et souffrant de violentes contradictions. Et si vous n’êtes pas d’accord, vous affronterez des militants aux méthodes dictatoriales, c’est-à-dire qui exercent un pouvoir absolu dans leur domaine.
Propagande intensive, censure sociale et médiatique, suppression des instances démocratiques, agressions physiques, lois coercitives : voici une partie de l’arsenal déployé par les « progressistes » pour forcer la marche du monde. En quoi est-ce un progrès ? De Goebbels aux Gardes rouges, de l’Inquisition à l’islamisme, des Grandes purges staliniennes au maccarthysme, l’Histoire retient que le pouvoir de destruction de ces méthodes est supérieur à leurs supposées vertus. Obligez le monde à suivre vos idéaux et vous deviendrez un dictateur.
L’Histoire témoigne aussi que l’aspiration à la liberté est une fleur immarcescible qui croît naturellement dans le coeur des hommes. La flamme de la liberté, du respect, de l’amour de son prochain, de la quête du vrai progrès, peut vaciller souvent, sans jamais s’éteindre. Il faut opposer les lumières de la raison et de l’amour aux ombres de la haine et de l’ignorance, comme toujours. Il faut se battre pour défendre l’égalité, le mérite, le respect, la dignité.
Si nous nous rendons, le « progressisme » tel qu’il s’incarne aujourd’hui fera régresser l’humanité en bégayant indéfiniment les drames de l’histoire. « Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » (Karl Marx).