L’ineffable Marguerite Stern, fameuse « activiste féministe française » d’après Wikipedia, nous offre presque chaque semaine de bonnes occasions de rire. Penchons-nous aujourd’hui sur trois paragraphes extraits d’un de ses bouquins, et de ce qu’ils disent de son auteur.
Marguerite Stern est d’après Wikipedia une « activiste féministe française« . La prise de distance avec ces termes, induite par les guillemets, est nécessaire ici. Il est tout à fait possible de penser qu’en servant une juste cause de la pire des façons, M. Stern contribue à décrédibiliser le féminisme.
Marguerite Stern tweete beaucoup ; elle invective dans le métro, et se filme en train d’invectiver dans le métro ; elle rassemble des équipes pour dégrader des bâtiments avec des « collages » ; elle se raconte sans cesse dans des récits où le lyrisme bon marché le dispute à la rancoeur tenace envers les hommes et « la société » ; bref, Marguerite Stern est une combattante tenace, en guerre contre le patriarcat en voie d’extinction, mais muette dès qu’il s’agit d’autres cultures autrement plus patriarcales.
Marguerite Stern écrit aussi : elle écrit comme il se doit en écriture inclusive (mais exclusive pour les sourds, les aveugles, les dyslexiques, etc.). Parmi ses oeuvres, voici ci-dessous quelques paragraphes vibrants qui ont circulé sur internet.
Extrait d’un livre de Marguerite Stern

On ne sait s’il faut rire ou pleurer. Rire, parce qu’un adversaire rhétorique se décrédibilise tout seul avec constance ; pleurer, de ce que l’extrait révèle de la méconnaissance du français et de la logique élémentaires.
Contresens du mot « noues »
Le « noues » d’abord : en français, noues est malheureusement déjà pris. C’est le pluriel de « noue », un mot désignant au choix :
- Une terre grasse, marécageuse, utilisée comme pâture.
- Le bras naturel ou artificiel d’une rivière demeurant largement en communication avec elle par l’aval.
- L’intervalle entre deux sillons où les eaux de pluie stagnent.
Admettons avec bonne foi que l’on peut féminiser ce pronom. En effet, de tels combats menés contre un ennemi imaginaire ou en voie d’extinction ne peuvent être le fait que de gens qui n’ont pas autre chose à faire. C’est-à-dire, de gens qui ne construisent pas des couvertures et leurs noues ; de gens qui ne connaissent pas la terre, mais le béton. Les gens qui produisent un travail spécifique utilisent sans doute le mot « noues » ; heureusement, ce n’est pas le cas de Marguerite Stern.
Un adverbe est invariable
Notons également qu’en français, un adverbe est invariable. Ni masculin ni féminin, c’est un mot qui complète ou altère le sens du verbe, de l’adjectif auquel il est joint ou de la phrase dans laquelle il est employé. En féminisant l’adverbe « implicitement« , Marguerite Stern montre qu’elle n’a pas compris le rôle grammatical de ce mot dans la phrase. Or, on apprend cela à l’école primaire. Ou au collège, si l’on a pris un peu de retard.
Le massacre du participe présent
Dans le texte, l’auteur utilise deux fois un participe présent : « accusante« , « faisante« . Un observateur attentif notera que Marguerite Stern a jugé bon de féminiser ces pauvres déclinaisons verbales qui n’en demandaient pas tant.
En effet, le participe présent peut être :
- Utilisé comme un adverbe : il est dans ce cas invariable.
- Utilisé comme un adjectif : il s’accorde dans ce cas en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.
Dans cet extrait, le participe présent est deux fois utilisé comme un adverbe : il était donc totalement inutile de le féminiser, puisqu’il n’a pas de genre. On peut cependant reconnaître une certaine homogénéité à la faiblesse grammaticale : adverbes et participe présent, bien qu’invariables, sont bel et bien féminisés par notre serial killer de la langue française.
Des clichés flous
On notera aussi que Marguerite Stern a le courage de dénoncer « des militants d’extrême droite » qui « pointent du doigt les immigrés ou leurs descendants en les accusante d’être la source de toutes les violences commises par les femmes ». Mais de quoi parle-t-elle ? De qui parle-t-elle ? En employant l’article indéfini « des », elle noie ici le poisson et s’octroie une posture morale confortable à peu de frais. Vous n’aurez pas de nom, pas de zoom plus précis (réserve : il s’agit uniquement d’un extrait). La bonne vieille image éculée du facho au crâne rasé revient servir un propos creux.
Le « ils », qui désigne la masse informe « des hommes », est aussi vague que le terrain du même nom. La dénonciation sans prise de risque, la généralisation sans nuance : une habitude !
Enfin, en parlant des hommes qui « ne font pas leur part de tâches domestiques« , Marguerite Stern généralise à partir de sa propre expérience ou des récits de ses copines.
Imprécises, généralisantes, ces dénonciations floues ne galvanisent sans doute que ses pairs déjà prêts à la croire, que les gens déjà d’accord avec elle avant de la lire : c’est ce qu’on appelle le biais de confirmation, qui joue ici à plein. Marguerite Stern n’argumente pas, ne prouve pas, ne démontre pas : elle assène un propos général ne souffrant pas la contradiction. Point.
Un conseil : si jamais Marguerite Stern dit vrai, qu’elle source ses propos. Elle renforcera alors le poids de sa rhétorique, jusqu’ici assez légère pour s’envoler au moindre coup de vent.
Causalité défaillante
Enfin, l’auteur souffre d’un raisonnement défaillant se traduisant par une causalité totalement loufoque. Cela rend son texte difficilement compréhensible pour un lecteur doté du minimum syndical de logique.
Si l’on suit bien son propos, elle développe la thèse suivante dans les deux derniers paragraphes :
- Il y a un couvre-feu pour les femmes passé une certaines heure. « Le harcèlement s’intensifie » et les femmes sont moins présentes« .
- Une des deux causes de cette situation est que les hommes « mettent les femmes dans des situations d’insécurité encore plus grandes une fois la nuit tombée« .
En résumé : il y un couvre-feu pour les femmes car il y a plus de harcèlement dans la rue passé une certaine heure. La raison en est le harcèlement plus grand une fois la nuit tombée. Dans sa logique, une chose est à la fois sa cause et sa conséquence. Pour tourner en rond, ça tourne en rond !
Méconnaissance de la langue française, causalité défaillante, absence de ligne directrice, raisonnements fallacieux et généralisations abusives : un tour de force en 3 paragraphes écrits gros avec des mots simples.