La bien-pensance à sens unique : faisons un comparatif rapide de deux articles traitant respectivement du célibat des femmes, et de celui des hommes. Le premier a été publié par Rue 89, le second par Slate.
« Libres, suspectes, drôles. Ces femmes vivent sans homme.
Elles sont les sorcières des temps modernes. Célibataires et très heureuses de l’être » : un article du Nouvel Obs paru en 2018.
Par contre, lorsqu’il parle de la même chose mais en s’intéressant aux hommes, Slate adopte un ton différent : « Sur internet, une communauté d’hommes anti-féministes répand une idéologie misogyne et conspirationniste, arguant qu’il faut s’affranchir d’une relation conjugale qui leur est défavorable. » L’article a un titre nettement moins reluisant : « Immersion chez les Mgtow, ces hommes qui veulent faire sécession avec les femmes« . La sécession, la guerre de Sécession, le bruit des bottes, etc (la mauvaise foi est autorisée sur ce blog).
Dans les deux cas, la structure de l’article est la même :
1 – Un témoin raconte ses mauvaises expériences avec l’autre sexe.
2 – Il/Elle décrit le choix fait : le célibat.
3 – Le journaliste approfondit le sujet : conséquences du choix, détails du mode de vie, etc.
Dans un cas, le champ lexical de l’indépendance, de la volonté, de l’affranchissement d’un carcan. Dans l’autre, la victimisation et l’outrance misogyne de quelques paumés.
Anecdote ? Non, car le parti-pris des médias est uniforme sur ce genre de sujets. Même si pour Slate, « l’analyse de faits avérés, la prise de distance, la confrontation d’idées, l’argumentation sont pour nous préférables aux réflexes partisans ou militants« . Il y a encore du chemin pour mettre en pratique leurs propres idées.