Élite : un mot galvaudé qui nécessite une nouvelle définition

D’après le dictionnaire CNRTL, une élite (dans le sens qui nous intéresse pour le présent article) a deux sens :

  • « Ce qu’il y a de meilleur dans un ensemble composé d’êtres ou de choses ; produit d’une élection qui, d’un ensemble d’êtres ou de choses, ne retient que les meilleurs sujets.« 
  • « Minorité d’individus auxquels s’attache, dans une société donnée, à un moment donné, un prestige dû à des qualités naturelles (race, sang) ou à des qualités acquises (culture, mérite).« 

Alors que les articles de presse utilisant ce mot font florès, il convient de s’interroger sur ce que ce mot désigne dans lesdits articles. Il désigne quasiment systématiquement les élus, et quelques personnes de pouvoir qui font la pluie et le beau temps en matière de médias (donc d’opinion publique), d’économie, et d’opinions.

Le hic : un fossé s’accentue entre le sens du mot « élite » et ce qu’il désigne : des donneurs de leçon qui estiment que leur rôle est de montrer comment bien penser ; des communicants dotés de quelques qualités de gestionnaire, mais à la vue plutôt courte et aux idées étroites ; des gens qui s’expriment sur tout mais ne disent rien ; des guignols nous offrant régulièrement le spectacle de leurs pantalonnades et de leur cynisme décomplexé.

Aujourd’hui, les vraies élites sont dans l’ombre ; elles n’ont pas les plus gros pouvoirs. Enquête après enquête, sondage après sondage, les peuples -qui sentent bien qu’en Occident, on les prend de plus en plus pour des idiots utiles- se défient chaque jour davantage des médias, de la classe politique, et de bien d’autres.

Si on ne peut sombrer dans un « tous pourris » aussi commode que pauvre car sans nuance, le constat éclatant de la baisse de niveau globale se fait jour. Nous aurons l’occasion de reparler de l’inculture généralisée comme fléau de ce siècle.

En attendant, il faut redonner au mot « élite » un sens qui convient à ce qu’il désigne.

Élite : n.f. Toute personne ou tout groupe de personne jouissant d’un pouvoir considérable.

Inutile désormais d’associer à cette notion une culture ou du mérite : c’est globalement faux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *